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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 17:05

Appel aux anciens élèves de l'École Freinet !

 

Philippe Eric Monier Ringrave,

ancien élève de l'école Freinet de Vence,

lance un appel pour constituer une liste des anciens élèves,

avec leur adresse et leur courriel où les contacter.

 

Une grande fête pourrait être organisée à l'école, avec l'Institut Freinet, lorsqu'une liste assez complète aura été établie.

 

Chacun pourrait décrire sa vie à l'école, en relater des épisodes...

 

Dans le passé, il est arrivé plusieurs fois que certains anciens élèves tentent de faire fonctionner une association.

Aujourd'hui, nous pourrions réaliser ce projet avec l'Institut Freinet.

 

Avril Férandou-Lévesque, ancienne élève de l'École Freinet, devenue professeur dans cette école, avait envisagé ce beau projet avec Nathanaël Jourdan, lui aussi ancien élève. Réunir toutes les générations d'anciens élèves, ce serait une façon intéressante de croiser des témoignages, qui pourrait aboutir à la publication d'un petit livre...

 

À vos plumes, et à vos claviers...

 

1) Renouer contact avec anciens elèves années 1956 - 1959
ALBERTINI CHRISTIAN
Je suis disponible pour contacts avec anciens elèves ou toutes personnes ayant connus PAPA & MAMAN FREINET, dans ces années. Cordialement.

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 14:33

Jeudi 9 juin 2011, les enfants de l'école de Fox-Amphoux sont venus du Var pour rencontrer ceux de l'École Freinet.

Manuelle et Nicolas étaient accompagnés de leur équipe éducative et de plusieurs parents...

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et d'une stagiaire qui venait d'Allemagne, de Hambourg, Katerine :

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Tous les enfants se sont réunis au théâtre :

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Mais il avait plu la veille, il a fallu faire le service de balayage :

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Les enfants des deux écoles ont échangé des questions sur leur façon de travailler :

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La discussion fut intéressante, et des projets d'échanges en sont sortis...

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Puis, les enfants se sont répartis par petits groupes pour pique-niquer dans la forêt :

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En début d'après-midi, les grands ont écouté une conférence sur Matisse, les petits une conférence sur les grenouilles, et une deuxième sur la fontaine Stravinsky au centre Beaubourg. Puis tout le monde s'est rassemblé sous le chêne de papa Freinet...

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Les grands de l'École Freinet ont chanté une chanson qu'ils ont écrite pendant leur classe artistique du mois de mai :

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Les petits de l'école de Fox ont chanté "J'ai lié ma botte", que tout le monde a repris en cœur...

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Puis, ce furent les adieux... Jusqu'à une prochaine rencontre !

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 16:27

Tous les enfants et le personnel mange à la cantine de l'école,

la vie de l'École Freinet ne s'arrête pas à midi...

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Les responsables vont annoncer le menu du jour :    

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      Les grands et les petits sont mélangés, il y a un responsable du service par table...

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et les maîtresses mangent avec les enfants ;

il y a parfois la table des invités :

 

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 16:05

Le vendredi 6 mai 2011, "Totie" est venue passer la journée à l'école.

Totie était comme une sœur pour Baloule (Madeleine Freinet). Elle vit à Marseille.

Elle a participé à la grande réunion coopérative.

 

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Puis, elle s'est présentée, elle était à l'école en 1939-1940,

elle était là le jour où Freinet fut arrêté...

Pendant 30 minutes,

les enfants lui ont posé beaucoup de questions sur comment était l'école à cette époque...

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 12:57

Marie-Paule, est ATSEM à l'École Freinet

 (à gauche sur la photo, à côté de Mireille)

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Marie-Paule...

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Nicki, est la gestionnaire de l'École Freinet 

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Christophe entretient l'école

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Laurence et Véronique préparent les repas

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N'oublions pas les maîtresses...

                                                         Avril...

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Nicolas...

Nicolas

 

 

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 14:10

Début juillet 2009,

un très grand événement eut lieu à l'École Freinet !

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Une immense fête fut préparée par Mireille, Marie-Paule, des parents d'élèves, et les enfants bien sûr, pour remercier Carmen et Brigitte qui avaient décidé de prendre leur retraite 

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Le secret avait été parfaitement gardé jusqu'au jour J... Carmen et Brigitte devaient rester dans les classes, Mireille leur avait interdit de sortir, pendant que la fête était préparée par cent petites mains !

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      Tout le monde était un peu inquiet, car le ciel s'assombrissait, et l'orage menaçait...

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Janou Lèmery, amie d'Élise Freinet, de Madeleine Freinet, et de l'école, ancienne professeure de Lettres, préparait dans le bungalow un très joli texte qu'elle allait bientôt lire pour Carmen et Brigitte

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Tout fut enfin prêt, tout avait été par chacune et chacun soigneusement présenté et agencé, pour la promesse d'un très beau moment de vie !

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Toute l'école s'est réunie sous le grand chêne de papa Freinet...

300 personnes attendaient Carmen et Brigitte !

Enfants, anciens élèves, parents, élus de Vence, du Conseil Général, du Conseil Régional, représentants du CIV, Monsieur l'Inspecteur Général, Monsieur l'Inspecteur d'Académie de Nice, et Madame Sandrine Adam Inspectrice Adjointe à l'IA...

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Nous attendions que tout le monde soit prêt... puis Mireille est allée chercher Carmen et Brigitte...

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Mireille et Marie-Paule ont dirigé la chorale des "petits", qui ont chanté de façon impeccable la chanson de l'École Freinet "J'ai lié ma botte"... 

 

 
 

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Alors, pendant 2 heures, des remerciements chaleureux et émouvants ont été prononcés à tour de rôle par de nombreuses personnes...

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L'École Freinet a vécu l'un des grands moments de son histoire, tout le monde riait et pleurait un peu en même temps, l'émotion était immense et la gratitude infinie pour l'œuvre accomplie par la directrice Carmen Montès depuis plus de trente ans...

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Dans la grande bonne humeur, Monsieur Jourdan, Inspecteur d'Académie de Nice, a remis les palmes académiques à Brigitte et Carmen : cette reconnaissance institutionnelle a fait chaud au cœur de tous les amis de l'École Freinet !  

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Musique !

Carmen et Brigitte Merci !

Long feu à l'École Freinet !

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Et bon vent aux petites nouvelles !

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 07:39

Jour : mémorable !

 

Lieu : Inspection Académique des Alpes Maritimes, bureau de Madame Sandrine Adam, Inspectrice Adjointe à l'Inspecteur d'Académie.

 

Événement : signature de la Charte et de la Convention (entre l'Inspection Académique de Nice, l'École Freinet, et des laboratoires de sciences de l'éducation), par Monsieur Jourdan, Inspecteur d'Académie des Alpes-Maritimes.

 

Objet : cette Convention reconnaît l'indépendance de l'École Freinet à l'égard de toute autre association.

 

Sur ces photos, le moment de la signature avec Madame Sandrine Adam (IEN Adjointe à l'IA), Carmen Montès (Présidente de l'Institut Freinet de Vence) et Henri Louis Go (enseignant-chercheur à l'Université de Lorraine, Nancy) :

 

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Ces documents sont le fruit d'un travail coopératif entre Monsieur Jourdan (Inspecteur d'académie des Alpes-Maritimes de l'académie de Nice), Madame Sandrine Adam (Inspectrice de l'Education Nationale Adjointe à l'IA), Henri Louis Go (enseignant-chercheur à l'Université de Lorraine), et les enseignantes de l'école Freinet (Mireille Renard, Brigitte Konecny, et Carmen Montès), avec la participation de Janou Lèmery (professeure de lettres, amie de longue date de la famille Freinet et de l'équipe pédagogique de l'École Freinet). 

La première version de ces documents avait été élaborée à l'initiative de Madeleine Freinet-Bens, en 1991. 

 

Ces documents garantissent l'indépendance de l'École Freinet en tant qu'école expérimentale, dont les pratiques spécifiques doivent être préservées. Ils permettent également d'adosser l'école à la recherche, en favorisant notamment la production d'articles et de thèses concernant les activités de l'École Freinet.

 

La convention, document administratif officiel, ne peut être publiée sur ce blog.      

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 07:37

 

Historique de l'école 

 

1. Rappel : de 1934 à 1967.

 

1934 : Freinet démissionne de l’enseignement public.

Rayonnement national de la pédagogie Freinet, que les événements de Saint-Paul ont fait connaître.

Au printemps, départ de Saint-Paul pour Vence où sera bâtie l’école nouvelle : la « Réserve d’enfants », devenue « École Freinet » : « Je prends la seule voie qui me semble possible pour continuer l’œuvre qui est toute ma vie » déclare Freinet, qui a 38 ans. La grande particularité de cette école est qu'elle sera un internat mixte.

Pendant l’été, déplacement de la Coopérative de l’Enseignement Laïc à Vence.

1er octobre, ouverture (sans autorisation officielle) de l’école sur la colline du Pioulier à Vence. Libre enfin de ses recherches, Freinet peut créer son « laboratoire vivant ».

 

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1937-38 : Exode des enfants espagnols. La « Réserve » devient un lieu d’accueil et d’asile, dans des difficultés matérielles et financières innombrables. « Servir l’Espagne, servir les enfants espagnols est notre seul souci » déclare Freinet.

Lancement des Brochures d’Éducation Nouvelle Populaires (BENP) : Freinet en écrira une vingtaine.

 

1939 : Avec la déclaration de guerre, la Coopérative de l’Enseignement Laïc et l’école vont cesser de fonctionner. Du 30 juillet au 6 août se tient tout de même le troisième « cours de vacances » pour des stagiaires qui viennent se former aux techniques de Freinet.

 

1940 : Freinet est arrêté, sur dénonciation, le 20 mars : il quitte son école entre deux gendarmes, sous les yeux des enfants. Il va être interné (voir : Freinet, 2004).

 

1941 : Le 10 juin, Élise Freinet quitte l’école, qui est confiée à une association tchécoslovaque : Joseph Fisera y recueille des centaines d’enfants, les sauvant ainsi de la déportation (une plaque commémorative a récemment été posée sur le "bungalow" d'Élise, à l'école).

 

1945 : En août, retour à Vence, et réouverture de l’école. Freinet déclare : « on repart à zéro ».

 

1949 : Le film L’école buissonnière fait connaître au grand public l’imprimerie à l’école et l’affaire de Saint-Paul.

L’École Freinet prend un nouvel essor, sa renommée conduit à Vence des milliers de visiteurs. Les « journées de Vence », en été, et les colloques s’y succèdent autour de Freinet. Un musée d’art enfantin y est créé. Freinet, qui ne peut enseigner régulièrement à cause de ses nombreuses responsabilités, fait venir des instituteurs, qui se succèdent à l’école.

 

Années 1960 : Des dissensions entre Freinet et certains membres de son mouvement vont se développer.

 

1964 : L’école obtient un statut « expérimental », et l’ Éducation Nationale rémunère les instituteurs.

 

1965 : Freinet contacte des banques et des universitaires, en vue de fonder « L’Institut Freinet de Vence » : il veut construire un bâtiment en face de l’école, où il formera les enseignants qui sont motivés pour apprendre à pratiquer la pédagogie qu’il a voulue dans cette école.

 

1966 : Mort de Freinet (8 octobre).

 

1967 : L’école est gérée par une association loi 1901 dont les buts sont d’assurer :

« la conservation, le développement et l’application pratique des méthodes pédagogiques de Célestin Freinet ».

L’école est dirigée par Élise Freinet, mais de plus en plus par Madeleine Freinet et son mari l’écrivain Jacques Bens.

Éloignement progressif entre l’École Freinet et l’Institut Coopératif de l’École Moderne (au cours des années suivantes, les tensions vont s’accentuer entre Élise Freinet et l’ICEM, et entre Madeleine Freinet et l’ICEM).

 

2. La direction de l’école par Carmen Montès

 

1975 : Carmen Montès est appelée par Élise Freinet à l’École Freinet (elle est formée sur place par Élise Freinet jusqu’en 1983). Arrivée à Vence, le groupe départemental de l’ICEM lui a demandé de « choisir entre Élise et l’ICEM ».

 

1978 : Élise Freinet fait venir Brigitte Konecny à l’école (elle est formée sur place par Élise Freinet jusqu’en 1983).

 

1981 : Carmen Montès devient directrice de l’École Freinet, à la demande de Madeleine Freinet.

 

1983 : Mort d’Élise Freinet (30 janvier).

 

1984 : Carmen Montès recrute Mireille Renard à l’école.

 

1991 : Madeleine Freinet, en difficultés financières, convainc le ministre de l’Éducation nationale Lionel Jospin de racheter l’école : l’École Freinet devient école publique d’État (à statut expérimental, hors carte scolaire), sous tutelle de l’Inspecteur d’Académie de Nice. Il est dit clairement que la vocation de l’école est de préserver la pédagogie qui a été voulue ici par Élise et Célestin Freinet.

 

1992 : À partir de mai 1992, conformément à l’arrêté de l’IA des Alpes-Maritimes faisant suite aux circulaires ministérielles de l’Education Nationale du 5 juin et du 31 décembre 1991, l’association des « Amis de Freinet » désignera, selon les termes de l’arrêté, deux de ses membres qui siégeront aux Conseils de l’École Freinet.

 

2001 : En juillet, l’école est inscrite au « Patrimoine du XXe siècle », grâce à une action des élèves de la classe des "grands" :

http://freinet.org/ne/109/encart109-pdf.pdf

http://www.paca.culture.gouv.fr/dossiers/xxeme_label/notices/06/vence/ecole_freinet/ecole.htm 

http://www.paca.culture.gouv.fr/dossiers/xxeme/f29.htm

http://www.paca.culture.gouv.fr/dossiers/xxeme/popup/f29_pl.html


- Début d’une enquête ethnographique et didactique menée par Henri Louis Go dans le cadre d’une thèse de doctorat sous la direction du professeur Gérard Sensevy.

 

2003 : Création d’un groupe de travail à l’IUFM de l’académie de Nice par Henri Louis Go, en vue de former avec l’équipe de l’École Freinet des stagiaires à la pédagogie pratiquée dans cette école (des stagiaires ont été formés entre 2003 et 2008, pour préparer la succession de l’équipe en place).

 

2005 : Soutenance de la thèse d’Henri Louis Go à l’Université Rennes 2, à la suite des 4 années d’enquête in situ (mention « très honorable avec félicitations du jury à l’unanimité »).

 

2007 : Décès de Madeleine Freinet (8/08/1929 - 20/10/2007).

Transfert de propriété de l’État au Conseil Général. L’École Freinet reste attachée au Collège International de Valbonne pour sa gestion.

- Un livre est publié par Henri Louis Go sur le fonctionnement de cette école : Freinet à Vence. Vers une reconstruction de la forme scolaire ? Rennes : PUR.

- Actualisation du document « L’École Freinet » en conseil des maîtres : Charte validée par l’Inspecteur d’Académie de Nice concernant les conditions de nomination des enseignants dans l’École Freinet.

- Prise d’un temps partiel par Mélanie Grimonpont (directrice de l'école depuis 2009), pour passer tous les vendredis pendant un an dans la classe de Brigitte Konecny, et apprendre à pratiquer la méthode naturelle d’écriture/lecture.

 

2008 : Soutenance d’un Master 1 par François Carroz à l’Université Rennes 2 (codirigé par Henri Louis Go et Gérard Sensevy), sur le « plan de travail » dans la classe de Carmen Montès (mention TB). Soutenance d’un Master 2 par Anne Gabion à l’Université Rennes 2 (codirigé par Henri Louis Go et Gérard Sensevy) sur « l’éducation aux paysages » dans la classe de Carmen Montès (mention TB).

 

2009 : Départ en retraite de Carmen Montès et de Brigitte Konecny. Recrutement de Mélanie Grimonpont (directrice) et d’Avril Ferrandou-Levesque (commission : Madame Sandrine Adam, adjointe à l’IA, Carmen Montès, directrice, Henri Louis Go, universitaire).

- Soutenance d’un Master 2 par François Carroz à l’Université Rennes 2 (dirigé par Henri Louis Go) sur le « plan de travail » dans la classe de Carmen Montès, approfondissement du Master 1 (Mention TB).

- Création d’une Convention entre les laboratoires de recherche CREAD de Rennes 2 & LISEC-Lorraine de Nancy 2, et l’École Freinet. Henri Louis Go assurera la direction scientifique de l’école.

- Décision de créer « L’Institut Freinet de Vence »

- Actualisation de la Charte « L’École Freinet », sous l’autorité de Mme Sandrine Adam adjointe à l’IA, et écriture d'une "Convention tripartite"

- L'École Freinet est intégrée dans la circonscription de Vence

 

2010 : Enquête (master 2) de Philippe Ninoux (Université Nancy 2) sur l'accueil des "petits" à l'École Freinet.

- Séjours de François Carroz qui entreprend une thèse sur le "plan de travail" dans les 3 classes de l'école.

 

2011Séjours de François Carroz pour sa deuxième année de thèse.

- Séjours de Xavier Riondet pour l'écriture d'un livre sur l'histoire de l'école depuis 1975.

 

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 07:34

Racines de l'école

 

(citations, et extraits de textes de Freinet)

 

A l’heure où la « pédagogie Freinet » est si diversement interprétée, l’école qui fut ouverte par Élise et Célestin Freinet se doit de rester une école de référence. Chacun pourra y apprendre à la source ce qui a été voulu par l’inventeur de l’éducation coopérative, source « qui n’est point une halte, mais une route qui s’ouvre sur des horizons à conquérir ».

 

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La pédagogie de l’École Freinet attend de chaque enfant qu’il exprime sa personnalité, en tenant compte de la collectivité à laquelle il appartient. Cet équilibre entre l’individu et le groupe se réalise grâce à la coopération scolaire. Si l’on ne voyait dans cette pédagogie qu’un aspect « libéral », on en ferait un système qui exalte et privilégie l’individu aux dépens du groupe, ce qui est contraire à la pensée de Freinet.

 

L’école fut d’abord un internat, actuellement la 1/2 pension y est obligatoire :

« Il n’y aura, à l’École Freinet, ni bonnes ni employés. Il y aura des camarades jeunes et des camarades adultes qui travailleront d’un commun accord pour la plus grande harmonie de la communauté. Les enfants, aidés par les adultes, assureront toutes leurs besognes essentielles. Aucun maillon de la chaîne commune ne leur sera inconnu : ils iront à la cuisine, au dortoir, à la lessive. Ils mettront le couvert à table, ils soigneront les quelques animaux ».

 

À l’École Freinet, l’enfant apprend à être autonome et responsable dans son travail scolaire, mais aussi dans ses activités extra-scolaires ; il participe selon ses possibilités aux diverses tâches de la communauté : veiller au rangement et à la propreté des classes, mettre le couvert, servir à table, aider à la vaisselle, au balayage, aux soins des animaux.

 

Cette autonomie se construit grâce à l’individualisation du travail. « Il faut perdre l’habitude de considérer que tous les enfants doivent au même moment se livrer à la même occupation ; c’est là une conception autoritaire et contre nature. Le travail individualisé, ou par équipes d’affinité, sera journellement à la base de l’activité scolaire. » À l’École Freinet, ce travail individualisé permet à chaque enfant de suivre les programmes scolaires nationaux à son propre rythme, grâce aux fichiers autocorrectifs, aux plans de travail, et au soutien permanent de l’enseignant.

           

L’École Freinet est centrée sur l’enfant. « Techniquement parlant, l’école traditionnelle était centrée sur la matière à enseigner et sur les programmes qui la définissaient, la précisaient, et la hiérarchisaient. Aux maîtres et aux élèves de se plier à leurs exigences. Notre école est centrée sur l’enfant, membre de la communauté. C’est de ses besoins essentiels, en fonction des besoins de la société à laquelle il appartient que découlent les techniques à dominer, la matière à enseigner. Il s’agit d’un véritable redressement pédagogique et humain, qui doit permettre à l’enfant d’accéder, avec un minimum de puissance, à sa destinée d’homme. »

           

L’enfant construit lui-même sa personnalité avec notre aide. « Nous mettons l’accent, non plus sur la matière à mémoriser, sur les rudiments de sciences à étudier, mais sur la santé et l’élan de l’individu, sur la persistance en lui de ses facultés créatrices et actives, sur la possibilité (qui fait partie de sa nature) d’aller toujours de l’avant pour se réaliser en un maximum de puissance, sur la richesse du milieu éducatif. »

 

            Mais cette école n’ignore pas le sens de la discipline. « L’École Freinet ne sera nullement une école anarchique dans laquelle le maître ne parviendra pas toujours à maintenir sa nécessaire autorité. Elle sera au contraire la mieux disciplinée qui soit, parce que supérieurement organisée. La discipline de l’école sera l’expression naturelle et la résultante de l’organisation fonctionnelle de l’activité et de la vie de la communauté scolaire. (…) Dans la pratique, il ne faut pas trop compter sur les sanctions pour améliorer une situation quelle qu’elle soit. La critique collective, la reconnaissance des fautes, le sentiment communautaire, le désir de mieux faire, se montrent en général suffisamment efficaces. La seule sanction régulière est ordinairement de réparer le mal, de refaire ce qui a été défait, de nettoyer ce qui a été sali, d’aider à une tâche pour compenser le tort causé à la classe… »

           

La vie de l’école est régulée par l’utilisation d’un journal mural. « La lecture du journal mural, est l’occasion d’une sorte de profond examen de la vie communautaire de l’école pendant la semaine écoulée ». La feuille elle-même est divisée en quatre rubriques ayant respectivement pour titres : Je critique, Je félicite, Je voudrais, Je propose. « Sur ce journal, les élèves viennent au cours de la semaine inscrire librement leurs griefs, les erreurs ou les fautes qu’ils constatent, dénoncer les insuffisances de tels services, ou de telle organisation (de même pour les félicitations)… Rien n’est plus moral et aussi profitable que cet examen commun, à la fois critique et constructif, de la vie de la classe. Les conditions mêmes de cet examen collectif excluent toute tendance à la médisance, à la calomnie, à la méchanceté mesquine. Car la mauvaise intention serait bien vite démasquée et ridiculisée. Les enfants font preuve, dans cette autocritique, d’une loyauté et surtout d’un courage étonnants. La camaraderie elle-même ne joue que dans une faible mesure. On peut critiquer et rester pourtant excellent camarade si on est loyal, sincère et bon. »

           

La vie coopérative s’appuie pourtant sur l’individualisation du travail. « Il faut veiller non pas, comme on le supposerait, à ce que l’élève n’en réduise pas malicieusement l’ampleur, mais au contraire à ce qu’il ne surestime pas ses capacités et sa force. Nous bénéficions là, en effet, d’une tendance qui n’est pas particulière aux enfants. Quand nous rentrons de vacances, nous faisons, nous aussi, pour l’année qui commence, des projets qui, à l’usage, s’avèrent toujours exagérés. L’enfant procède de même : il est large et généreux dans l’estimation de ses possibilités et nous bénéficions de cette disposition favorable dont il faudra éviter les excès. Car l’enfant se surmènerait, ou aurait le sentiment désastreux de son impuissance et de son échec, toutes choses essentiellement nuisibles à l’œuvre éducatrice. À condition qu’il ait établi lui-même son plan de travail (avec l’aide de l’éducateur ou de camarades) dans le cadre de certaines nécessités dont il comprend ou admet l’urgence, l’enfant aura à cœur de le terminer. Ne pas y réussir serait un grave échec qu’il ne veut pas encourir. » L’auto-contrôle de l’élève est établi avec l’enseignant et le groupe à l’aide d’un graphique présent sur la feuille du plan de travail, où sont retenus des critères permettant de réfléchir sur l’activité accomplie durant la période de plan.

           

Tout cela contribue à l’éducation morale et civique du futur citoyen. « L’éducation civique, comme l’éducation morale, ne saurait se faire par des leçons, par des règles apprises, ou même par l’énoncé de principes solennels. On peut connaître à la perfection le fonctionnement des institutions et n’en être pas moins un citoyen déplorable. Comment préparons-nous le futur ?

-          par l’organisation de la coopérative scolaire, au sein de laquelle les enfants s’entraînent à prendre des responsabilités

-          par l’édition d’un journal scolaire qui initie les enfants au processus d’édition de journaux, et de ce fait, détruisent en eux le culte de la chose imprimée qu’exploitent les politiciens

-          par les échanges interscolaires nationaux et internationaux, qui élargit l’horizon des enfants et leur fait comprendre ce que doit être la solidarité et la fraternité

-          par l’organisation de rassemblements d’enfants sur le plan cantonal, puis départemental, national et international, présidés par un bureau d’élèves élus où toutes les questions portées à l’ordre du jour sont effectivement discutées

Il n’y a pas de meilleure préparation au rôle de citoyen que cette pratique effective de la liberté, de la coopération et de la démocratie. »

           

L’activité artistique est essentielle à la formation d’une personnalité ouverte. « Pour juger d’un dessin, il faut vous refaire une âme neuve et sensible, et sentir, par-delà la maladresse du coup de crayon, la personnalité qui transparaît, une sensation fugitive qui s’exprime, un être qui se réalise et qui monte. Nous ferons une place importante à ces réalisations artistiques : dessin, illustration de texte, peinture, gravure, chant, danse, théâtre, guignol. »

 

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L’école sollicite toutes les personnes qui peuvent faire œuvre d’éducation en intervenant auprès des élèves. « Quand nous aurons un travail délicat à faire au jardin, nous demanderons à un paysan habile de venir nous aider, nous enseigner et nous guider. Nous n’attendons pas de lui qu’il fasse un cours, mais seulement qu’il nous montre comment il pratique. Quitte à compléter ensuite son apport technique par les explications théoriques ou les réserves scientifiques qui s’imposent. Mais cette activité deviendrait elle-même un inutile et dangereux papillonnement si elle n’était ordonnée en vue d’une conception éducative tout entière basée sur l’éminente vertu du travail. » Il faut aussi que les parents d’élèves considèrent comme naturelle leur collaboration à l’œuvre d’éducation. En classe, par la lecture du livre de vie, l’accès aux productions des enfants, les dialogues avec les enseignants, la participation éventuelle à des ateliers, l’accompagnement lors des sorties ; et à la maison, par le suivi des plans de travail, la lecture des journaux scolaires, la préparation des conférences. À l’école Freinet, les discussions autour des faits d’actualité, les échanges culturels avec les visiteurs et les stagiaires, la correspondance interscolaire, les conférences d’enfants, les sorties éducatives et les enquêtes, les rencontres avec les intervenants, donnent à l’enfant une connaissance vivante du monde dans lequel il vit.

 

Une sollicitude qui porte à faux (in : Essai de psychologie sensible)

« Il est des parents et des éducateurs qui n’ont aucune notion de l’importance formative souvent indélébile des tout premiers réflexes et qui considèrent que l’éducation commence seulement à l’âge de conscience et de raison (entre 8 et 10 ans) et qu’on pourra alors former l’enfant comme on guide une machine sans tenir compte de l’expérience passée.

Aujourd’hui, les parents se préoccupent davantage de leurs enfants que par le passé ; ils s’en préoccupent parfois trop, ou plutôt ils rompent sans s’en rendre compte l’indispensable équilibre né des règles de vie. Et nous tombons alors dans les pires erreurs d’éducation, qui sont peut-être beaucoup plus qu’on ne croit à l’origine du déséquilibre individuel contemporain.

On écrirait tout un livre sur la variété parfois cocasse des mécanismes anormaux imposés par les enfants à des parents faibles et inconscients. Les conséquences en sont redoutables. L’enfant qui n’est pas dominé par une règle qui aurait l’implacabilité et l’éminence des lois naturelles, se fixe lui-même, au hasard des tâtonnements, une règle à lui, qui est comme un pilier planté de travers pour son propre échafaudage.

C’est en pensant à toute cette sollicitude maternelle et paternelle qui s’exerce à faux, à cette faiblesse anormale dont l’enfant triomphe dans sa recherche de la puissance pour imposé ses comportements tâtonnés, bien vite transformés en réflexes mécaniques, c’est en considérant ce désordre qui n’a plus le correctif de l’inéluctable nécessité naturelle que nous disons : la plupart des parents ont cru parfois faire un pas vers une nouvelle éducation, mais ils ont fait un faux pas. Il faut absolument qu’ils comprennent leur erreur, qu’ils ne se contentent pas de se serrer autour de l’enfant comme autour de la flamme qui les exalte un instant et les unit, mais qu’ils prennent conscience de l’équilibre et de l’harmonie qu’ils doivent retrouver s’ils ne veulent pas que cette flamme mal orientée s’étende hors du foyer, cherchant, en vain parfois, un aliment, suscitant la lutte et le désordre, pour mourir enfin d’inanition.

Le chemin de la vie n’est pas une route blanche et droite, mais un sentier rocailleux et accidenté auquel il faut être quelque peu habitué pour ne point y sombrer. C’est rendre aux enfants le pire des services que de trop aplanir ce sentier, de le dégager et de l’élargir, en sacrifiant à l’apparent bonheur actuel la préparation active aux lendemains décisifs. »

 

La vie se prépare par la vie (in : Les dits de Mathieu)

 

« Si vous craignez que votre fils se bosselle le front, déchire son tablier, se salisse les ongles et les mains, risque de tomber ou de se noyer, enfermez-le dans votre salle à manger, confortablement, et tenez-le en laisse quand vous sortez.

(…) Posez tout autour de son activité particulière une série de barrières qui empêcheront votre petit homme de faire jouer ses muscles et ses sens. Choisissez attentivement les discours que vous lui destinez et les livres qui lui donneront l’image toujours fausse, puisqu’elle n’est que l’image, de la vie qui l’appelle impérieusement. Et restez insensibles aux regards d’envie qu’il jette sur les activités défendues, comme ces chevreaux qui, la tête entre les barreaux, tendent leurs regards vers la nature qui les attire…

Choisissez pour lui une école bien confortable, où l’on ne maniera ni marteaux, ni éprouvettes, où l’on ne se blessera pas avec la gouge qui glisse malencontreusement sur le lino qu’on grave, où l’on ne salira pas ses chaussures à la boue des chemins ou à la terre des jardins.

Vous vous étonnerez ensuite, si votre enfant est maladroit de ses mains, hésitant dans ses jeux et ses travaux, inquiet et timide devant les exigences de l’effort, désaxé dans un monde où il ne suffit pas de savoir lire et écrire, mais qu’il faut appréhender à bras le corps, avec décision et héroïsme.

 

           

           

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